Censure
En effet, à la fin du XVIIe siècle, la censure royale s’est imposée au-dessus de toutes les institutions, l’Université, l’Eglise et le Parlement. Elle est exécutée par plusieurs institutions qui n’encouragent pas les idées nouvelles tant littéraires que philosophiques bien que ce siècle se les voit fleurir. Ainsi:
-Au milieu du XVIIIe siècle, l’égide de Malesherbes, est l'organe du pouvoir royal qui accorde ou refuse la parution d'un ouvrage. L'autorisation peut être soit un privilège soit une simple permission du sceau. -Au cours du siècle, le pouvoir crée un autre type d'autorisation: les permissions tacites. Elles sont octroyées aux ouvrages jugés trop subversifs et dangereux pour obtenir un privilège ou une permission, mais pas suffisamment pour que soient interdites leur publication et leur vente publique, mais également aux œuvres déjà largement répandues par la clandestinité, comme Les Lettres persanes de Montesquieu, publiées anonymement en 1721 à Amsterdam. C’est une manière de laisser se répandre des idées nouvelles. Il ne s'agit plus de réprimer mais de canaliser.
Néanmoins, il existe tout un marché du livre clandestin, publié ou non à l’étranger. Il s’agit de ceux dont le privilège est révoqué, et ceux dont l'autorisation d'imprimer est refusée.
De plus, certains auteurs, tels le baron d'Holbach avec Le Christianisme dévoilé, sachant, dès la conception de leur œuvre, qu'elle n'est pas conforme aux critères officiels, ni même tacites, pour espérer une approbation, usent tout de suite des moyens clandestins. C’est le cas de tous les pamphlets politiques qui attaquent les mœurs du roi, de la reine…
Parfois, une circulation peut devenir beaucoup trop importante, comme il en est le cas pour l'Emile de Rousseau de 1762, entraînant dès lors que