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Le XIXème s., avec la montée vertigineuse d'une classe nouvelle, donc d'une clientèle totalement différente, avec l'industrialisation et la mécanisation du travail, avec la disparition du statut qu'avaient jusqu'alors les artisans, est une époque aussi bouleversante pour l'art décoratif que le sera le début du XXème s. pour la peinture, car le but même du métier est changé en même temps que la condition de l'artiste et de l'acheteur.! Cette évolution sociale est la même dans tous les pays d'Europe. Dès lors, les intérieurs du XIXèmes. sont, malgré la bizarrerie des modèles, tous semblables dans leur esprit. Le changement n'est cependant pas immédiat ; on s'inspire encore pendant un certain temps de la rigueur du style Empire. C'est, en Angleterre, les dernières années du style
Regency ; en France, le style Louis-Philippe.!
Peu à peu, à mesure que le siècle s'avance, la bourgeoisie délaisse cette rigueur.
Triomphante et riche, elle se grise de décoration et se livre à des extravagances de goût qui finissent par des délires de grandeur : les antichambres des hôtels particuliers ressemblent à des salles d'armes des châteaux de la Renaissance, et, le romantisme aidant, on assiste aussi à une éclosion de formes d'inspiration gothique.!
Le ton est donné : partout, dans les salons, dans les hôtels particuliers, le style cathédrale est en faveur. Il s'y greffe, dans chaque pays, le surplus de pittoresque qu'ajoutaient les meubles "retour aux sources", les innombrables sièges capitonnés et molletonnés et l'influence exotique à bon marché des colonies et de l'Orient.!
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En Allemagne, où le mobilier Empire avait eu un grand succès, le style Biedermayer (du pseudonyme d'un écrivain allemand Ludwig Eichrodt, 1827-1892, qui publia, entre autres,
La joie de chanter du bonhomme Biedermayer) qui s'en inspire fortement, a été une des tentatives avortées pour imposer un type de meubles