Chpitre
Parler de la vitesse dans la vie collective , dans la communication entre les hommes, c’est nécessairement aborder la question de l’espace social, des distances et des pôles socio-économiques voire politiques. Le mot « communication » avant de s’appliquer à l’age de l’électricité, au « mouvement de l’information », avait largement été utilisé en rapport avec les routes, terrestres et maritimes, les ponts, les fleuves et les canaux [15]. La communication de laquelle on parle est celle prise dans une vision plus large, réunant les multiples circuits d’échanges et de circulation des biens, des personnes et des messages. L’histoire de la communication a connu plusieurs étapes majeures. D’abord le stade de l’oralité, qui suppose des relais continuels entre émetteur et récepteur dans l’espace et dans le temps. Vient ensuite le stade de l’écriture –l’écriture décrit en succession tout ce que la parole contient d’implicite et d’immédiat –qui permet une communication discontinue entre émetteur et récepteur éloignés dans l’espace et dans le temps. L’histoire de l’écriture correspond à deux modes matériellement différents : l’écriture idéographique et l’écriture alphabétique. L’écriture idéographique est née en Mésopotamie, probablement aux alentours du IVème siècle avant J-C .Elle était au début purement pictographique. Les égyptiens utilisèrent également une écriture de ce type, mais leurs hiéroglyphes, plus riches et plus diversifiés, avaient une capacité d’expression de la langue écrite beaucoup plus grande que l’écriture « cunéiforme » des Sumériens de Mésopotamie . L’invention de l’alphabet remonte aux phéniciens, et peut être avant eux aux Sémites de Syrie, à la charnière entre le IIIème et le Ier millénaire. Mais il faudra attendre la formation en Grèce, entre le VIII e et le IVe siècle avant J.-C., d’un alphabet comprenant des voyelles, pour obtenir un bon système de réécriture de la langue