Comment, dans ces extraits, la narrateur met-il en scène le goût de la réussite qui anime ses personnages
a. On a envie de suivre des personnages qui réussissent : ceux qui restent, passent à la postérité sont des êtres exceptionnels (les héros sont originellement des demi-dieux) : ceux qui « sortent du lot » nous plaisent (nimbés d'une aura) : sorte de compensation du quotidien ; l'échec a un effet repoussoir quand on recherche un effet roboratif ; le lecteur souhaite et apprécie la réussite du héros avec lequel il s'est identifié (même quand il est pervers, mauvais : Mme de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses, Dantès dans le Comte de Monte Christo : histoire d'une sombre vengeance)
b. L'histoire présente une linéarité rassurante : idée d'un destin qui s'accomplit ; tous les efforts du personnage vont dans un sens : le roman devient plus lisible (d'où le malaise à la lecture des œuvres du Nouveau Roman : impression d'absence d'un enjeu, d'aller nulle part : ex : le Planétarium de Sarraute) ; progression dramatique, initiatique : vers la fin qui couronne tout ; aspect séduisant des personnages qui réussissent : ils sont entiers, ils vont jusqu'au bout : les héros épiques (cf. Sartre, La Nausée )
c. Dans certains sous-genres romanesques, la réussite du personnage est une convention, nécessaire et acceptée : le roman policier, le roman de formation, d'initiation (Rastignac a compris le mécanisme de la société)
2) ... mais ce n'est pas indispensable... :
a) Les « happy ends » ont un côté simplificateur (cf. moqueries vis-à-vis des romans à l'eau de rose : contenu trop attendu, simplificateur) ; exemple : Denise dans Au Bonheur des dames, de simple vendeuse pauvre, elle devient la femme du patron Mouret : assez invraisemblable ...l'échec, en revanche, peut donner de l'étoffe au personnage et contribue à une plus grande complexité psychologique
b) Quand on veut retranscrire la réalité, l'échec est plus intéressant : l'échec de Gervaise dans l'Assommoir , de Mme Bovary chez Flaubert, permet de