Bel-Ami, Guy de Maupassant, Partie 1, Chapitre 1 Publié en 1885, Bel-Ami place la fiction dans un univers très proche de celui des lecteurs, le Paris des années 1880. Le héros, Georges Duroy est un jeune provincial ambitieux établi à Paris en quête de fortune et de réussite sociale. Maupassant, disciple du réalisme de Flaubert et influencé par le naturalisme de Zola, est à la foi réaliste et naturaliste et refuse de s'inscrire dans l'un ou l'autre courant. Nous verrons donc en quoi les premières lignes du roman répondent-elles aux exigences de l'incipit. Par le narrateur et le personnage, le romancier va présenter l'ensemble de ce qui est indispensable au démarrage de l'intrigue et à la mise en place de l'intérêt romanesque. Où ? Maupassant subit l'influence de Flaubert dans ces premières lignes, celles-ci vont donc donner l'illusion du réel par le cadre d'abord : dans un restaurant de Paris, « rue Notre-Dame-de-Lorette », c'est une rue en pente (→ « il se mit à descendre »). Bel-Ami quitte les quartiers populaires pour aller vers les beaux quartiers : les boulevards, boulevards également associés aux plaisirs des nuits, Paris est entrain de changer. Quand ? Ce roman débute sur un 28 juin, donc un soir d'été, l'année n'est pas précisée mais tout nous laisse pensée que c'est celle de la parution de l'œuvre, autrement dit 1885. Sur le plan pécuniaire, Georges Duroy fait ses comptes car il ne lui reste plus que trois francs quarante (= 6,80 euros) et il reste trois jours avant la fin du mois. Sur le plan de l'action, le narrateur nous fait pénétrer au cœur des choses (entrée in media res), on rentre d'emblé dans l'intrigue, « Quand la caissière lui eu rendu la monnaie » montre que l'histoire a déjà commencé, on rentre dans l'illusion du réel. On dirait que le narrateur nous fait comme un arrêt sur image (→ « demeura un instant immobile »), Duroy n'a pas de but (→ « se demandant