Commentaire blaise pascal
Deux puissances sont donc aux prises l’une avec l’autre : raison au sens de l’entendement d’un côté, volonté de l’autre. La raison, définie en creux n’est pas du tout la pointe de l’âme douée pour la plus pure contemplation où se reflèteraient l’ordre du monde et finalement son auteur. La raison est ici puissance de découvrir l’inconnu, de dévoiler les secrets de la nature par la démonstration mathématique ou le modèle hypothético déductif en physique. Nous avons rompu avec la « sagesse du monde » pour reprendre la formule de Rémi Brague désignant la pensée antique qui cherche fondamentalement l’harmonie avec le Cosmos. La volonté, quant à elle, est puissance dynamique, force qui va et qui nous fait aller. Il y aura donc toujours une lutte entre vérité et volupté qui fait que ces principes peuvent entrer en contradiction. Si l’agrément l’emporte souvent sur le raisonnement, la faiblesse de l’agrément vient du fait que les principes du plaisir sont fuyants et changeants et que l’on ne peut rien bâtir de solide à partir d’eux sur le modèle d’un art géométrique de persuader consistant à transmettre certainement la vérité par démonstration.
Reste à comprendre pourquoi la voie démonstrative est la plus noble et la plus naturelle. De ce point de vue, Pascal s’inscrit dans la tradition philosophique la plus classique qui est celle d’Aristote dans