Commentaire Bovary
Madame Bovary décrit les désillusions successives d'une jeune provinciale qui a trop lu de romans d'amour et qui ne cesse d'être déçue par l'existence qu'elle mène aux côtés de son époux, Charles Bovary, petit médecin de province.
Nous allons en étudier le chapitre I, lors duquel le narrateur raconte le premier jour de classe de Charles Bovary.
On tentera ainsi de montrer que l'incipit de Madame Bovary
Remplit les fonctions assignées aux incipits mais de façon détournée.
Ainsi, cet incipit apparemment déroutant, présente un personnage ridicule, et met en place le "ton" du roman.
Nous constatons donc, tout d’abord, un incipit surprenant, et inhabituel.
Car la focalisation est ambigue. La scène semble apparemment décrite selon une focalisation externe, depuis le regard d'un camarade de classe, ou peut-être même depuis le regard collectif de la classe, qui décrirait l'arrrivée de Charles. En effet, l'usage de la première personne du pluriel va dans ce sens: "Nous étions à l'Etude", ceci étant accentué par le fait que le "nous" ouvre l'extrait et donc le roman. L'utilisation d'un langage d'écolier va aussi dans le même sens, avec l'usage de majuscules "Etude", "Proviseur".
Mais en même temps, l'ambiguïté même du "nous" fait vite comprendre que le point de vu utilisée n'a rien d’un point de vu externe habituelle: nous sommes portés à croire que c'est la classe, en tant que corps social qui décrit la scène, loin des règles habituellement attachées au point de vu externe.
Enfin, ce choix de la focalisation externe est surtout mis en échec par la suite du roman qui laisse vite de côté ce point de vue pour en adopter un proche de l'omniscience. Le "nous" inclue un narrateur individualisé ou qu'il caractérise