Commentaire composé dom juan iii, 2
Acte III, scène 2
Note et commentaires :
Cet extrait (Acte III, scène 2) est tiré de la pièce de théâtre Dom Juan ou le Festin de Pierre, qui a été joué pour la première fois en 1665, et a connu un succès considérable jusqu’à ce qu’il soit secrètement interdit par le roi sous la pression des dévots qui venaient de faire interdire Tartuffe. En effet, cette pièce, qui reprend un sujet à la mode déjà illustré par l’espagnol Tirso de Molina, est une comédie qui raconte la vie d’un libertin. C’est ainsi que nous pouvons nous demander en quoi Molière dénonce-t-il exemplairement le libertinage dans cet extrait ? Et en quoi ce tableau du libertinage d’esprit de Dom Juan est elle aussi une amorce de la critique de l’hypocrisie religieuse ? C’est ce que nous tenterons de démontrer dans ce commentaire.
Plan : I) Un moment exemplaire de la dénonciation du libertin par Molière 1) Dom Juan, un homme avare et impie (il provoque Dieu et ne veut pas, au départ, donner d’argent au Pauvre) 2) Sganarelle finalement tenté par le libertinage et l’impiété
II) Un tableau troublant du libertinage d’esprit de Dom Juan comme quête de la vérité, qui est aussi une amorce de l’hypocrisie religieuse 1) L’hypocrisie de Dieu face aux prières du Pauvre
Sganarelle, qui, au début de la pièce, montrait Dom Juan comme un tyran auquel il était soumis et à qui il n’obéissait que sous la contrainte, se trahit dans cet extrait. Il se laisserait bien tenter par l’impiété et le libertinage, mais il est trop peureux pour y céder. C’est ce que nous montre le « Jure un peu », comme si l’on pouvait blasphémer, sans s’attirer le courroux du ciel. Il dit également qu’ « il n’y a pas de mal » à jurer, alors que le mal serait plutôt l’impiété et le libertinage. Il valorise Dom Juan, qui est impie, car sa propre piété est une forme de lâcheté, car il voudrait bien être comme son maître, mais il n’arrive pas à se rebeller, de