Paru en 1919, "Lettre ouverte à Monsieur Paul Claudel" est un tract surréaliste, distribué par le groupe surréaliste qui comprenait, entre autres, Breton, Eluard, etc. Dans un registre didactique, ils exposent leur point de vue à travers ce genre épistolaire: Nous allons voir comment les surréalistes convainquent-ils leur auditoire dans cettre lettre.

C'est avant tout une lettre ouverte: un tract surréaliste. Elle est située, datée: les indices d'énonciation propres à une lettre. Cette lettre s'adresse à une personnalité, citée par son statut politique: Ambassadeur. Mais c'est également une lettre injurieuse: on a le champs lexical de l'injure et de la critique, "vermine"---> désigne métaphoriquement la civilisation occidentale. Succession d'impératif qui renforce les termes argotiques. C'est enfin un appel au crime: "cuistre"--> prétention à la connaissance. Enfin, cette lettre est un manifeste contre l'esprit francais. L'empire colonial est évoqué, ainsi que la civilisation occidentale gréco-romaine, qui est rejetée.

Dans un deuxième temps, nous allons voir que cette lettre est une attaque A Paul Claudel, c'est d'abord un attaque ad hominem: il est nommé,clairement attaqué. Ses adversaires s'appuient sur l'impossibilité d'être à la fois poète et ambassadeur: oxymoron, plus "grosse quantité de lard"= preuve, fait concret sur lequel les surréalistes s'appuient pour traiter de façon méprisante Paul Claudel de commercant, négociant. C'est également une injure en filigrane: Le gros lard,c'est Paul Claudel! C'est également une attaque à la religion: "bondieuseries" terme péjoratif, avec egalement une reprise,en filigrane, du Notre Père des chrétiens. "La création" ils jouent avec la polysémie du terme. Son écriture est comparée à de la bave; Rimbaud est pris à parti.

Enfin, on peut lire en filigrane dans cette lettre le Manifeste du Surréalisme. Ce texte défend en effet l'idée d'une rupture, avec l'alliance de la poésie et de la