La première représentation de Tartuffe de Molière a lieu en 1664. Dès le lendemain, fut prononcé une interdiction royale de jouer la pièce en publique. Molière tente de se défendre en adressant directement au roi de court écrit « les placets » sans parvenir toutefois à lever l’interdiction de la censure. Ce n’est qu’en 1668 que Molière obtient gain de cause. Sa comédie connaît un immense succès. L’acte III scène 2 mets en scène un dialogue entre Tartuffe, un dévot invité dans la maison et une servante, Dorine. Ainsi il sera intéressant de se demander quel est l’intérêt de cette scène dans l’intrigue. Nous évoqueront dans un premier temps un dialogue entre Tartuffe et Dorine plein de sous-entendus avant de nous intéresser au portrait ambivalent de Tartuffe.

1) Un dialogue

Nous assistons à un dialogue orageux entre Tartuffe et Dorine. La soubrette a été envoyée par sa maîtresse Elmire, la femme d’Orgon afin de lui demander s’il était disponible pour un entretien. Ainsi il est dit : « madame va venir dans cette salle basse et d’un mot d’entretien vous demande la grâce ». Comme dans toute comédie la conversation à lieu à l’intérieur d’une maison bourgeoise. Quant à Tartuffe, il s’agit d’un homme qui a été invité par la belle mère d’Orgon, à venir s’installer dans la maison familiale pour inculquer à l’ensemble de la maison une doctrine religieuse qui leur permettra d’avoir un comportement en accord avec la religion.
Tartuffe monopolise la conversation, et tente de discréditer la jeune servante car il sait que la jeune femme n’est pas dupe. Elle risque de donner de lui une mauvaise image qui pourrait nuire à ses projets, chacun suggérant que l’autre n’a pas le bon comportement.
Si Tartuffe pour ne pas perdre l’image d’un dévot noble et généreux ne peut pas avoir recours à la violence physique, son attitude nous laisse imaginer qu’il a du mal à contenir sa colère, ainsi il lui coupe la parole, l’accuse de ne pas faire preuve de modestie dans ses propos ce