Commentaire de texte voltaire traité sur la tolérance
Ce traité sur la tolérance, écrit par Voltaire en 1763, contient un chapitre à part constitué de cette « lettre » ironique. Elle est écrite en 1714, à l’extrême fin du règne de Louis XIV, peu de temps après la révocation de l’Edit de Nantes, pendant une période de persécutions des protestants. Voltaire écrit ici à Michel Le Tellier, confesseur du roi. Il s’engage contre l’intolérance (dans un combat pour Calas, protestants accusé du meurtre de son fils pour éviter d’accuser un catholique).
On va montrer ici que ce texte est une lettre hyperbolique et ironique.
I) un texte fondé sur une relation épistolaire. a. un ecclésiastique anonyme à un célèbre jésuite. b. l’enchaînement des arguments : un exposé théorique.
II) un excès d’intolérance a. l’élimination totale des hérétiques. b. une caricature ironique.
LETTRE ECRITE AU JESUITE LE TELLIER(1) PAR UN BENEFICIER(2), LE 6 MAI 1714
Mon Révérend Père,
J’obéis aux ordres que Votre Révérence m’a donnés de lui présenter les moyens les plus propres de délivrer Jésus et sa Compagnie(3) de leurs ennemis. Je crois qu’il ne reste plus que cinq cent mille huguenots(4) dans le royaume, quelques-uns disent un million, d’autres quinze cent mille ; mais en quelque nombre qu’ils soient, voici mon avis, que je soumets très humblement au vôtre, comme je le dois.
1° Il est aisé d’attraper en un jour tous les prédicants(5) et de les pendre tous à la fois dans une même place, non seulement pour l’édification publique, mais pour la beauté du spectacle.
2° Je ferais assassiner dans leurs lits tous les pères et mères, parce que si on les tuait dans les rues, cela pourrait causer quelque tumulte ; plusieurs même pourraient se sauver, ce qu’il faut éviter sur toute chose. Cette exécution est un corollaire(6) nécessaire de nos principes : car, s’il faut un hérétique, comme tant de grands théologiens le prouvent, il est évident qu’il faut les tuer tous.
3° Je marierais