Commentaire du sonnet 32- Du Bellay L'humaniste s'interrèsse à tous les domaines de la connaissance. En effet l'humaniste optimiste de la première moitié du siècle rêve d'un savoir encyclopédique que Du Bellay évoque dans les six premiers vers du texte. Les sujets que dévellope le poète touche à trois domaines distincs : dans un premier temps, il nomme les matières intellectuelles ou sprituelles que sont la philosophie (v1), la mathématique (v2) associées dans le même vers à la médecine. Interviennent ensuite le domaine legislatif "legiste" (v3) et enfin la théologie, dernier mot du premier quatrain. A ces compétences intellectuelles s'ajoutent "le luth" et le "pinceau", témoignant de la nouvelle dignité des arts puisque le peintre, les musiciens ne sont plus des artisants mais des artistes et créateurs. L'humaniste est enfin un mondain, un courtisan qui maîtrise l'art de la vie, ce qui s'exprime par "l'escrime", art de l'épée, privilège du noble et "les bals", temps éminant de sociabilité et de séduction. L'humaniste a donc des talents multiples et applique le programme de Rabelais dans Gargantua : "un esprit sain dans un corps sain" réconciliant ainsi l'homme avec son corps. En observant le sonnet, il est question d'énumeration de matières, créant ainsi un ordre précis : une hiérarchie des savoirs. Par exemple dans le quatrain 1 :
Je me ferai savant en la philosophie a
En la mathématique, et médecine aussi b
Je me ferai légiste, et d'un plus haut souci b
Apprendrai les secrets de la théologie a
La rime a apparaît comme le sujet majeur tandis que la rime b est le sujet secondaire. Par conséquent on peut qualifier l'humaniste d'homme ambitieux.
Mais cet esprit conquérent est rapidement arrêté par les désillusions du poète qui semble déçu. On peut se rendre compte d'une soudaine rupture à partir du vers 6 au moment où Du Bellay emploie l'imparfait, ce qui renvoit les verbes aux futurs à un avant révolu du poème : "Du luth