Commentaire du discours de Disraeli le 3 avril 1872 à Manchester
“The Queen reigns but does not rule!”, autrement dit la reine règne mais ne gouverne pas. Or même si cet adage se vérifie cela n’en réduit pas l’importance de la couronne dans institutions britannique et le rôle qu’elle joue dans le royaume et notamment auprès de son peuple. Trait d’union entre les différents Etats du Royaume, entre les peuples de l’empire, entre les partis, la Couronne cimente le pays et la nation. C’est précisément cette idée que développe Benjamin Disraeli lors de son discours à Manchester le 3 avril 1872, qu’il prononce devant plus de 20.000 personnes Né en 1804 à Londres dans une famille juive d’origine italienne, il est élevé dans la fois anglicane. Il entame d’abord une carrière d’avocat et d’homme de lettre avant de se lancer dans les années 1830 en politique. Députe conservateur en 1837, puis leader de cette chambre, il est plusieurs fois chancelier de l’échiquier avant de devenir brièvement premier ministre en 1868, puis plus longuement entre 1874 et 1880. Tissant des liens d’amitié avec la couronne qu’il défend sans cesse il est en 1876 anobli et devient Benjamin Disraeli, comte de Beaconsfield. Disraeli est un personnage politique primordial de son époque par la vision originale qu’il apporte. En effet il rêve de renouveler le parti conservateur en un parti puissant fondé sur l’alliance entre le pouvoir royal et les masses laborieuses. Le discours qu’il prononce à Manchester en 1872 est suivit d’un discours qu’il prononce au Crystal Palace. Ces deux interventions publiques marquantes restent l’expression d’un tournant politique pour le parti conservateur qui tend à rassembler la nation autour de la couronne afin de faire face à l’adversité. Lorsqu’il prononce ce discours il est entré dans l’opposition, et mène un combat public acharné contre la politique libérale de son rival