Commentaire le savetier et le financier
Plan :
I – Un récit plaisant et plein de fantaisie Le choix des personnages Un récit vivant La dimension théâtrale de la fable
II – La portée morale de la fable Deux types humains face à l’argent Un renversement de situation exemplaire La « leçon » que l’on peut tirer de la fable.
Petit récit ayant une visée didactique, la fable est un genre très ancien. Des auteurs grecs ou latins comme Ésope ou Phèdre ont contribué à nourrir une riche tradition dont se sont inspirés de nombreux fabulistes. Au XVIIème siècle par exemple, La Fontaine a écrit douze livres de Fables qui ont connu un succès durable. Fidèle à ses sources, il a néanmoins renouvelé le genre en l’adaptant aux goûts esthétiques de l’époque classique. Extraite du livre VIII publié en 1678, « Le savetier et le financier » constitue un bon exemple de l’art de La Fontaine. Cette fable, mettant en scène deux personnages à travers une brève fiction en vers, porte une leçon de sagesse. Elle illustre donc bien le double objectif de l’auteur qui veut à la fois plaire au lecteur par un récit divertissant et lui transmettre un enseignement.
« Le savetier et le financier » peut se lire comme un récit vivant et plein de fantaisie. Le choix des personnages, tout d’abord, répond à une volonté de simplicité. Peu nombreux (ils ne sont que deux), ils sont caractérisés très sommairement. On remarque par exemple que La Fontaine les présente directement en action sans faire un portrait physique. La Fontaine prend soin aussi de les rapprocher et de les opposer tout à la fois de manière à permettre une confrontation pleine d’humour. Sur le plan social, le titre même établit un parallèle entre deux professions, « savetier » et « financier », dont les sonorités finales sont identiques. Pourtant, l’opposition est évidente entre celui qui peine à attraper le « bout de l’année » et celui qui nous est présenté par une hyperbole