Commentaire sonnet boiteux
I - Une harmonie poétique brisée Verlaine a subit l'influence de Rimbaud et de Baudelaire qui dans leurs poésies font souvent appel avec cette forme contraignante, le sonnet, pour traduire avec plus de force l'harmonie poétique. Le sonnet de Verlaine est cependant boiteux, et ce caractère tient à l'emploi d'un mètre de treize syllabes en place de l'alexandrin harmonieux et équilibré de douze pieds avec césure au milieu auquel on s'attend par tradition et dont s'il a ici, à première vue la longueur, il n'en a ni le rythme ni l'équilibre. Composé de deux quatrains et de deux tercets, le poème est bien un sonnet mais il s'en écarte dans la structure des rimes des quatrains qui généralement sont des rimes embrassées ABBA, et qui ici sont des rimes croisées ABAB, mal/infortuné/animal/fané. La longueur traditionnelle des vers d'un sonnet est de 12 pieds, ce sont des alexandrins, mais Verlaine choisit de préférence le vers impair, plus musical selon lui, et allonge le vers à 13 pieds. Pour traduire la mutilation de son sonnet, traduisant sa souffrance, le poète multiplie les images douloureuses traduisant son pessimisme et sa lassitude. Au moment où Verlaine écrit ses vers, vers décembre 1872, ses correspondances nous apprennent qu'il est très malade depuis le départ de Rimbaud, presque agonisant, que ses jours sont probablement comptés et il souhaite la venue à ses côtés de sa mère, de sa femme et de son fils. Verlaine vit un véritable supplice que soulignent les sonorités