Commentaire sur la jeune veuve de la fontaine
LA JEUNE VEUVE, LA FONTAINE
La fable intitulée La jeune veuve correspond à un topos littéraire : celui de la veuve éplorée qui ne tarde pas à renoncer à sa peine. Cette fable est extraite du Livre VI, du recueil que le célèbre fabuliste classique La Fontaine (1621-1695) destinait au départ à divertir et à instruire le dauphin. Elle est inspirée de la fable en prose La femme pleurant son mari mort et son père la consolant de l'auteur Abstémius. Elle se présente comme une amplification versifiée de ce texte qui innove en présentant la morale avant le récit (son illustration). Cette fable évoque un idéal d'amour absolu mais lui opposent également d'autres idéaux. Nous étudierons ainsi l'idéal de fidélité, l'idéal de modération et l'idéal littéraire et philosophique mis en œuvre dans cette fable.
Dans cette fable, il est question d'une « jeune veuve »qui incarne un idéal de fidélité.
En effet, le début du récit commence par un acte de foi prononcé par le personnage principal alors que son mari agonise : « Lui criait : « Attends-moi, je te suis; et mon âme aussi bien que la tienne, est prête à s'envoler » (vers 18 à 19). On note que l'impératif « attends-moi » (vers 18), la promesse « je te suis » (vers 18), et le parallélisme « aussi bien que la tienne » (vers 19) traduisent la mortification de la jeune femme. Son désir de mourir est donc d'accompagner dans son « voyage » (vers 20) son époux, est renforcé par tout un lexique de la tristesse qui se décline sur les trois-quarts de la fable : « soupirs » (vers 1), « bruit » (vers 2), « tristesse » (vers 3), « inconsolable » (vers 12), « verser des larmes » (vers 24), « transports » (vers 29). Ces manifestations de douleur renforcent le caractère pathétique de la fable : il dramatise la situation d'autant qu'elles prennent le plus souvent une forme hyperbolique : « le torrent couler » (vers 22), « noyiez » (vers 25), « transports » (vers 29)... Ainsi, La Fontaine dépeint le personnage