Compte-rendu : la couverture partagée (bernier?)
La Couverture Partagée (La Housse Partie)
Les fabliaux, courts récits burlesques du Moyen-Âge, furent un genre très prisé au cours de du XIIIème et au début du XIVème siècle. Ils sont généralement rédigés par des auteurs anonymes, bien que certains noms aient persisté dans le temps. Ces petites fables étaient un miroir des mœurs de l'époque, dont ils renforçaient le ridicule à l'aide de l'ironie, de l'art de l'exagération, et de divers types de comique, grotesque, burlesque, etc. On les rapproche aussi du carnavalesque, car ils illustraient une sorte de retournement des valeurs en montrant les puissants dans des situations des plus risibles. On retrouvait par ailleurs, dans ces textes comiques, certaines règles d'écriture. Ils étaient, souvent, formés d'octosyllabes rimées, mais certains étaient en proses, c'est par exemple le cas du fabliau « La Couverture Partagée », aussi appelé « La Housse Partie », qu'on attribue à un certain Bernier, qui pourrait tout aussi bien être un pseudonyme, ou le simple nom donné au narrateur. L'étude des nombreux fabliaux écrits à cette époque démontre qu'ils usaient d'un thème récurrent: le jeune est le sage de l'histoire, tandis que le plus âgé est le moins mature. Souvent, tout se base sur un cycle « destruction de l'ordre par le nanti – restauration de l'ordre par le jeune ». En fait, les auteurs de ces fabliaux dénonçaient, par le rire, et à travers de nombreux double-sens, les bourgeois et leur cercle familial, qui est en réalité l'image, la métaphore la plus intéressante à exploiter puisqu'elle peut symboliser un micro-monde représentatif de la société bourgeoise. En général, donc, le fabliau s'adresse à la fois aux puissants qui souhaitent se distraire, mais aussi aux quelques représentants du peuple lettrés. Après avoir fait rire, il permet de lancer des pistes de réflexions, et peut presque être considéré comme un texte didactique. L'oeuvre de ce mystérieux Bernier a, lui aussi, une