Concept de sécurité dans le transport aérien
Selon le point de vue adopté, le concept de sécurité en aviation peut avoir différentes connotations, tellesque :
a) zéro accident ou incident grave — point de vue largement partagé par les voyageurs ;
b) absence de dangers, c’est-à-dire de facteurs qui causent ou sont susceptibles de causer des dommages ;
c) attitudes des personnels des organismes d’aviation à l’égard d’actes et de situations dangereux ;
d) évitement des erreurs ;
e) respect des réglementations.
Quelle que soit la connotation, elles ont toutes en commun une idée qui les sous-tend : la possibilité d’une maîtrise absolue. Zéro accident, absence de dangers, etc. impliquent l’idée qu’il serait possible — par la conception ou par une intervention — d’amener sous contrôle, dans des contextes opérationnels aéronautiques, toutes les variables qui peuvent précipiter des dénouements (outcomes) funestes ou dommageables. Or, si l’élimination des accidents et/ou des incidents graves et la réalisation d’une maîtrise absolue sont assurément souhaitables, ce sont des buts irréalisables dans des contextes opérationnels ouverts et dynamiques. Les dangers font partie intégrante des contextes opérationnels de l’aviation. Des défaillances et des erreurs opérationnelles se produiront en aviation en dépit de tous les efforts pour les prévenir. Aucune activité humaine et aucun système réalisés par l’homme ne peut être garanti comme étant absolument exempt de dangers et d’erreurs opérationnelles.
Le concept de sécurité doit donc englober des considérations relatives plutôt qu’absolues, les risques de sécurité découlant des conséquences de dangers dans les contextes opérationnels devant être acceptables dans un système intrinsèquement sûr. La question clé réside toujours dans la maîtrise, mais une maîtrise relative plutôt qu’absolue. Tant