Les handicapés

L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 1981 «Année internationale des personnes handicapées». L’objectif: sensibiliser l’opinion publique aux difficultés et aux besoins spécifiques d’êtres humains trop souvent frappés d’exclusion; inciter les gouvernants et les associations privées à unir leurs efforts en vue de promouvoir une réelle insertion des handicapés dans la société. La tâche est immense, si l’on songe qu’il y a aujourd’hui de par le globe 450 millions de personnes qui présentent un handicap psychique ou physique, congénital ou acquis. Ce chiffre ira croissant, si des mesures concrètes ne sont pas prises dans le domaine de la prévention. Malgré les progrès de la médecine et de la chirurgie, des phénomènes nouveaux, propres à nos civilisations, accélèrent en effet la fréquence, voire la gravité des handicaps. La malnutrition a toujours une incidence directe, surtout dans les régions déshéritées, sur les retards mentaux. La fatigue dite industrielle, le stress de la vie moderne, la solitude des hommes perdus dans l’anonymat des grandes villes, augmentent les troubles de la personnalité. Et bien plus que les guerres et les cataclysmes qui s’abattent régulièrement sur l’humanité, les accidents de la route, les blessures au travail, la pollution ou l’utilisation de certains médicaments, sont à l’origine de nombreux handicaps physiques. Notre société, qui prolonge la vie humaine, multiplie aussi le taux des handicaps, et cette évolution prend l’allure d’un fléau qui accroît lourdement les dépenses de sécurité sociale et grève d’autant plus les finances publiques. Face à cette situation, quelle réponse apportent les pouvoirs publics? En France, près de 300 000 handicapés, bien que parfaitement aptes au travail ou l’ayant été, ne trouvent pas d’emploi. Les moyens consentis pour la formation professionnelle ou pour la rééducation de ces personnes restent scandaleusement en deçà du minimum nécessaire. C’est particulièrement