Conférence gruzinski
« Mission, acculturation et histoire globale:
A propos de la production de la mondialité depuis 1500 »
Session : Missions catholiques et naissance d’une conscience-monde, XVIe-XVIIIe siècle
Serge Gruzinski
”We, Europeans, must take care of the salvation of the others, and change their way of life: we have this mission.”
Cette phrase, prononcée par Dr. Serge Gruzinski lors de sa conférence, reflète avec exactitude le problème qui a contaminé la colonisation européenne tout au long de son expansion, et qui continue de voiler « notre » vision globale du monde : l’européocentrisme.
Ce masque qui nous colle à la peau agit comme un filtre qui transformerait les informations que nous recevons d’autres parties du monde en la création d’images subjectives construites selon notre culture, notre manière de vivre et nos acquis et connaissances.
On pourrait donc se poser la question suivante : Quelles sont les conséquences possibles d’une vision européocentrique du monde, tant sur le plan collectif que sur le plan individuel ?
Pour tenter d’y répondre, je vais construire mon développement selon le plan suivant : en premier lieu, je vais introduire brièvement la notion d’européocentrisme, puis la placer dans un contexte concernant les historiens ; en second lieu, je parlerais des hypothétiques répercutions de ceci sur la population européenne, et en dernier lieu j’exposerai mon point de vu sur l’impact que cela peut avoir sur le plan individuel, personnel.
D’après la définition du Larousse, l’européocentrisme, ou eurocentrisme, est « l’analyse de tous les problèmes d’un point de vue européen, en négligeant le reste du monde »[1].
En d’autres termes, des historiens ayant un point de vue européocentrique auront tendance, en analysant d’autres cultures et modes de vie tant économiques, politique ou sociaux, à se focaliser sur des aspects leur rappelant leur expérience personnelle du monde, et feront ainsi à tord et à travers des