Corpus bac 2011
Les trois auteurs s’entendent pour souligner la force qui se dégage de ces masses rassemblées. Hugo accentue l’idée de foule par l’accumulation de ses composantes disparates : « flâneurs », « paresseux », « fatigués », « pensifs », « étudiant », « ouvrier » qui se confondent dans « l’immense Coche révolutionnaire ». Flaubert utilise l’image du mascaret à l’« impulsion irrésistible », aux « flots vertigineux » des individus mêlés en une « masse grouillante » indistincte et effrayante. Zola se sert d’une métaphore voisine, celle du « torrent » qui « roul[e] des flots vivants », emportant tout dans son « élan superbe, irrésistible ». Lui aussi souligne les « masses noires » terrifiantes comme une « tempête ».
Mais les trois auteurs divergent dans leur appréciation. Pour Hugo, les personnes ont gardé leur individualité, ne semblent pas s’être fondues dans un ensemble, ne pas être poussées par un idéal commun. C’est un agrégat atonique que le petit Gavroche cherche à mettre en mouvement1, comme dans la fable de La Fontaine, « le Coche et la mouche », En revanche, chez Flaubert et Zola, les masses populaires sont animées par le républicanisme. Elles entonnent une Marseillaise, « retenti[ssante] » aux Tuileries, « vibrante » dans la plaine provençale, chant guerrier qui rythme