Corrige bac philo sur le langage
Le langage trahit-il la pensée ?
Analyse du sujet et problématique
Le langage est traditionnellement considéré comme l'instrument privilégié qui permet, à l'oral comme à l'écrit, mais également à travers le langage mathématique ou le langage des gestes, de traduire la pensée. En grec, le logos signifie d'ailleurs à la fois pensée rationnelle et langage.
Il arrive toutefois, dans certaines circonstances, que ce que nous disons ne corresponde pas à ce que nous pensons réellement : incapacité à bien formuler sa pensée, difficulté à transmettre les nuances de la pensée, ou encore lapsus révélateurs, balbutiements et autres problèmes d'élocution qui viennent « brouiller le message ». Il est également courant de trahir la pensée des autres ou d'être victime d'une trahison de sa pensée par autrui. Ainsi le langage trahit-il quelquefois la pensée.
Mais il s'agit de savoir si le langage, par ses aspects sensibles, sa logique propre, sa pluralité, trahit plus fondamentalement la pureté rationnelle et universelle de la pensée. L'hypothèse est la suivante : parce qu'il appartient à une autre sphère que la pensée abstraite, le langage, par essence, serait en décalage avec elle. On ne pourrait jamais vraiment bien dire ce qu'on pense, ni comprendre totalement ce qu'autrui veut dire. Ceci paraîtrait désespérant, puisqu'on ne pourrait jamais vraiment formuler des vérités ni communiquer totalement avec les autres.
Mais tout dépend ici de ce que l'on entend par « trahir » : manquer à quelque chose que l'on devait observer (trahir sa parole), tromper (trahir quelqu'un), ou encore révéler (comme une rougeur trahit le trouble). Ainsi la différence entre pensée et langage peut-elle être considérée comme une simple erreur à réparer, une malédiction de la pensée ou la révélation de sa nature même — la pensée n'existerait pas sans le langage qui l'exprime, la déforme, mais également l'exalte.
PLAN POSSIBLE
Le