Cour de cassation, chambre criminelle, 1e décembre 2020
De même, en droit français, le bénéfice du doute au profit de l’accusé en matière criminelle résulte du serment que prêtent les jurés à qui il est demandé de se « rappeler que l’accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter » (art. 304 CPP). En effet, ce principe est directement en lien avec la présomption d’innocence posée notamment par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme ainsi que le droit à un procès équitable. Le juge français ne peut donc pas condamner une personne poursuivie dès lorsqu’il a un doute sur un élément constitutif de l’infraction qu’il soit matériel ou moral : cela vaut également …afficher plus de contenu…
En effet, rien n’empêche une autorité publique d’apporter au dossier une preuve qu’il aurait obtenu de façon déloyale si celui-ci la transmet à un journaliste qui la communiquera via son journal. Les journalistes ainsi protégés par le droit au secret de leurs sources n’auraient pas à divulguer l’origine de leur source et donc le principe de loyauté de la preuve ne trouverait pas à s’appliquer. Cela pourrait conduire à un véritable détournement de la procédure qui permettrait de blanchir le moyen de preuve afin qu’il ne soit pas déclaré irrecevable en vertu du principe de loyauté. Cette hypothèse parait toutefois peu réalisable en raison de la limitation du droit au secret des sources. En