Cours peigne cassé
Les élèves devront annoncer le déroulement du schéma narratif et accorder une attention particulière aux différents emplois du présent dans l’extrait.
Au point de départ du texte, il y a un fait et ses conséquences, dont on peut reconstituer le déroulement par le schéma narratif :
- situation initiale : le petit Rousseau étudie sa leçon dans la chambre contiguë à la cuisine
- élément perturbateur : quelqu’un a cassé un peigne, il faut trouver le coupable
- péripéties, actions, rebondissements : Rousseau est injustement accusé puis puni avec son cousin (tous deux reçoivent une fessée)
- situation finale : il a dans la bouche le goût amer de l’injustice, mais en sort « en pièces, mais triomphant »
Tout en relatant les faits passés, Rousseau les revit au présent, ce qui est propre à l’autobiographie ; on peut le constater en étudiant les différents emplois des temps verbaux :
- l. 4-5 : un présent dans le passé met en scène l'interrogatoire de Jean-Jacques : « On m'interroge : je nie d'avoir touché le peigne. M. et Mlle Lambercier se réunissent, m'exhortent, me pressent, me menacent ; je persiste avec opiniâtreté » ; mais on peut aussi y lire une sorte d'effraction d'un passé douloureux dans le présent de l'écriture.
- l. 19-21 : Le présent renvoie au temps de l'énonciation : « Il y a maintenant près de cinquante ans... ». L’auteur entre en scène pour redire solennellement son innocence devant ses lecteurs. Cinquante ans plus tard, la question clef (au discours direct : « À qui s’en prendre de ce forfait ? », l. 3) demeure une énigme insoluble : « Qu’on ne me demande pas... » (l. 22-23).
- l. 25-26 : Le présent renvoie encore au temps de l'énonciation, mais pour y inscrire cette fois, dans un contexte au passé simple, un très bref récit du blocage de la mémoire sur le traumatisme de l'affaire du peigne et de l'expérience de l'injustice : « Dès ce moment je cessai de jouir d’un