Critique goncourt- Les tribulations du dernier Sijilmassi de Fouad Laraoui

344 mots 2 pages
Critique Goncourt : Les tribulations du dernier Sijilmassi de Fouad Laraoui.

Homo Sum?

« Le corps chétif d'un Homo Sapiens se trouvât régulièrement à une altitude de trente mille pieds, propulsé à une vitesse supersonique (en somme, on allait plus vite que sa propre parole, que l'expression de sa pensée)... »
C'est au-dessus de la mer d'Andaman, qu'Adam Sijilmassi, jeune ingénieur marocain, se soumet à cette pensée, à cette épiphanie. Que fait-il là, dans cet avion? Comment en est-il arrivé là alors même que ses ancêtres n'ont jamais dépassé la vitesse d'un cheval au galop?
Aussi, il décide de quitter son petit paradis, son épouse, son emploi haut-placé, son logement de fonction et surtout il « freine des quatre fers, [il s']arrête, [il revient] aux sources : ici, dans le riad de [ses] ancêtres. Rue du Mouflon...Torpeur, sagesse... Méditation... »
Revenu à Azemmmour, sa ville natale, il tente de reproduire le mode de vie de ses ancêtres en se replongeant dans des lectures ayant appartenu à son grand-père et en s'efforçant de rejeter toute marque d'occidentalité. Sage décision!
Cependant, descendant d'une grande famille, il sera ,contre son gré, embarqué dans des manipulations mêlant politique et religion.
Ce récit aux aspects de conte est imprégné de philosophie et rythmé par des citations d'Ibn Rochd, d'Ibn Toufayl ainsi que les pensées d'Adam, ces fragments de littérature française se mêlant dans sa tête. Un seul mot ? Surprenant! En effet, de nombreux bouleversements inattendus saupoudrés de notes burlesques prennent place dans ce récit.
L'auteur, Fouad Laraoui, dans un style qui lui est propre emprunt de philosophie, offre au lecteur une réelle remise en question de notre société actuelle, de sa vitesse. Celui-ci ne serait-il pas déçu des Marocains qui n'ont pas su faire évoluer l'islam? Et surtout, ne regrette-t-il pas qu'un fossé se soit creusé entre les cultures et références orientales et occidentales?
Notre voyage s'achève donc là, au cœur

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