Critique théatrale
Le 29/03/2011 RESISTER, C’EST EXISTER
François Bourcier DU GRAND ART Une prestation hors norme, telle est l’expression qui définit le mieux cette pièce de théâtre, magnifique, où se mêle réflexion et émotions. Le tout sublimé par un comédien exceptionnel et par une mise en scène irréprochable. Une scène noire, des costumes d’époque suspendus au plafond par des chaînes, le spectateur est plongé dans l’incertitude et dans l’attente. D’un coup, une lumière rouge accompagnant une voix off, grave! Apparait alors l’ombre d’un comédien cigarette à la main qui prend possession de la scène. Le suspense est à son comble ! Lumière totale est faite, on retrouve alors cette mise en scène minimaliste permettant au comédien de redonner vie aux silhouettes du passé à l’aide de costumes réalistes pour incarner avec brio différents personnages, tous acteurs de la résistance à différentes échelles. L’histoire avance, les costumes sont jetés sur scène redonnant alors vie à ce plateau pourtant très froid. Résister, c’est exister, est donc une succession de tableaux et non une histoire, ce qui est tellement perturbant que l’effet sur le spectateur peut être soit très positif, soit au contraire très déstabilisant. La musique brillamment choisie, constitue un élément primordial de la mise en scène, qui permet d’accompagner le comédien dans la succession des personnages et de favoriser l’imagination quant à la suite des évènements.
Les personnages défilent, leur rôle et leur histoire de résistants également. Les spectateurs sont confrontés à des anecdotes sur la résistance qui complète leur information sur le sujet puisque les bases de ce spectacle sont les témoignages des contemporains de la seconde guerre mondiale, qui donnent à cette pièce, une dimension vivante et réaliste. Le tour de force alors réalisé par François Bourcier est d’éviter de tomber dans le côté documentaire qui aurait été néfaste au spectacle. La narration d’actes de résistance