Croissance et developpement durable
SUJET : Peut-on concilier croissance économique et développement durable ?
DOCUMENT 1 Pour fabriquer le même produit (une voiture, par exemple), la Chine consomme dix fois plus d'énergie que le Japon et les États-Unis; pour produire une tonne de légumes, la Tunisie gaspille dix fois plus d'eau que l'Italie [...]. C'est en mettant en œuvre une coopération renforcée et de véritables transferts de technologies avancées que les pays en développement pourront effectuer le saut chronologique qui leur permettra de ne pas reproduire nos erreurs et de passer directement de techniques désuètes et polluantes à des processus « propres ». Il y a une certaine hypocrisie à dénoncer les atteintes à l'environnement commises par le Sud tout en édifiant, au nom de la propriété intellectuelle, un protectionnisme intransigeant sur nos avancées technologiques. Quand nous ne lui transférons pas, sans état d'âme, nos usines les plus obsolètes et les plus polluantes, voire les déchets ultimes dont nous ne savons que faire.
S. BRUNEL, « Les ambiguïtés du développement durable », Sciences humaines, hors-série n° 49, juillet-août 2005
DOCUMENT 2 Toute production n'est pas forcément polluante ni dégradante. Le produit intérieur brut (PIB), évalué monétairement, enregistre la croissance des activités de services, dont la pression sur les écosystèmes1 n'est pas comparable à celle de l'industrie et de l'agriculture. La nature de la croissance importe au moins autant que son ampleur. [...] L’utilisation planétaire des ressources doit être organisée de telle sorte que les pays pauvres puissent enclencher la croissance nécessaire à la satisfaction des besoins essentiels, et que les plus riches deviennent économes. Tout modèle imposé aux pays pauvres ne pourrait que détruire leurs racines culturelles et constituer un obstacle à un développement émancipateur. Dans les pays riches, il convient de penser les politiques en