Cyrano de bergerac, acte iii scène 10
Ce texte est extrait de la pièce d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac et appartient donc au genre théâtral. Il est destiné à être représenté sur scène et c’est dans cet esprit qu’il est écrit par l’auteur qui, par les dicours de ses personnages mais aussi grâce aux didascalies, indications supplémentaires situées en marge des répliques, va établir une complicité avec les spectateurs.
Dans cette scène, on retrouve les trois personnages clés de la pièce, Cyrano, Roxane et Christian. Cyrano, dans un sublime esprit de sacrifice, tente d’obtenir de Roxane un baiser pour Christian et se lance dans une tirade enflammée aux métaphores poétiques, qui ne manque pas d'émouvoir le spectateur. Ce dernier va donc rapidement s'attacher au personnage de Cyrano, d'autant plus que l'exhaltation de sa tirade, fait place à la souffrance dans les répliques suivantes: "J’eus comme Buckingham des souffrances muettes", "Comme lui je suis triste et fidèle...", puis "Aïe ! au cœur, quel pincement bizarre !/ – Baiser, festin d’amour dont je suis le Lazare !" Souffrance qu'il veut aussi mépriser et dans laquelle il trouve la force de pousser un rival perdu dans ses soudaines contradictions, vers sa bien-aimée: "Monte" et le comique: "Monte donc, animal". Enfin, les réponses plates de Christian: "Mais il me semble à présent que c’est mal !" puis: "Ah ! Roxane !", ainsi que son attitude d'abord hésitante, puis précipitée, le révèlent sans profondeur et ne le rendent pas très attachant. Il faut aussi noter la complicité du spectateur dans la supercherie imaginée par Cyrano pour séduire Roxane, alors que celle-ci ignore tout de sa présence sous son balcon.
L'auteur utilise également de nombreuses didascalies qui lui permettent d'accentuer le ton dramatique ou comique de la pièce. Ainsi, ‘‘Roxane s’avançant sur le balcon’’ augmente l’intensité dramatique, le