<< Dans la solitude, tu te dévores toi-même ; lorsque tu es au milieu des autres, tu es dévoré par plusieurs; choisis ! >> F. Nietzsche.

Dans cet aphorisme, Nietzsche s’adresse personnellement au lecteur en le confrontant à deux choix possibles mais néanmoins destructeurs. Il pose la problématique de savoir si il vaut mieux s’ouvrir aux autres ou rester renfermé sur soi-même en structurant sa citation de telle manière qu’il met en parallèle les deux issues envisageables avant d’ordonner au lecteur de choisir sa voie. Nous pouvons penser que le ton de l’auteur est ironique car, en effet, dans les deux situations, aucune n’a une finalité constructive.
Je vais à présent définir les termes qui me semblent importants à la compréhension de la thèse exposée. Tout d’abord, « la solitude » se définit comme étant la situation d’une personne se trouvant seule, isolée des autres contre ou par sa volonté. Cet isolement peut être long ou momentané. Ensuite, le verbe « dévorer » qui est conjugué de deux manières différentes, signifie faire disparaître en consommant et anéantissant. Dans un premier temps, l’auteur l’utilise avec le prénom « te » qui montre le rôle actif de nous-même face à cette destruction. Dans un deuxième temps, il le conjugue au participe passé ce qui traduit une passivité de la personne concernée face au monde extérieur. Nous remarquons que Nietzsche oppose « toi-même » à « plusieurs » ce qui différencie ces deux états de la destruction. En effet, dans la première situation, celle de la solitude, l’isolement de nous-même nous fait couper les ponts avec les relations extérieures et nous nous retrouvons seuls face à nos problèmes. Nous sommes également confrontés à notre propre jugement de nous-même. A l’inverse, en étant ouvert aux autres et en communiquant avec eux nous nous retrouvons face aux critiques de ces derniers. Nous devons