De gaulle
Il y a aussi du Colbert, dans sa volonté que l'Etat assume les belles ambitions nationales, notamment en prenant la tête des grands projets innovateurs. L'Etat gaullien n'est pas neutre quand il s'agit de la France : il est engagé. Il ne doit pas « sacrifier l'avenir pour surmonter un embarras présent. La France ne saurait se traîner dans la médiocrité » : il lui faut de grands desseins, une affirmation de son identité dans le concert des puissances.
Cette mission est celle de son président, désigné de façon démocratique.
D'abord, il faut donc que l'Etat ait une tête, c'est-à-dire un chef en qui le peuple français puisse voir « l'homme en charge de l'essentiel », incarnant la continuité au milieu des combinaisons, garant de sa destinée au-dessus des contingences politiques, capable de déterminer la politique de la Nation tout entière et de parler en son nom. A la tête de l'exécutif, le président de la République nomme les ministres et notamment le premier d'entre eux : ceux-ci ne doivent pas dépendre des partis politiques. Le chef de l'Etat préside les conseils de gouvernement, en formule les décisions en tout domaine.
Chef du Gouvernement provisoire de la République, plus tard chef de l'Etat, Charles de Gaulle s'est fait la plus haute idée de sa mission et en a donné la plus belle image, n'économisant jamais ses efforts et ses forces, refusant tous autres honneurs que ceux dus à sa fonction, assumant les risques les plus dramatiques. Tout entier à son devoir d'Etat, il n'a capitulé ni devant les généraux, ni devant