De gaulle
Le 2 mars 1916, son régiment est attaqué et presque détruit par l'ennemi en défendant le village de Douaumont, près de Verdun. Sa compagnie est anéantie au cours de ce combat et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, la violence du combat l'oblige à sauter dans un trou d'obus, pour se protéger, mais des Allemands l'imitent et le blessent d'un coup de baïonnette à la cuisse gauche12. Pris par les troupes allemandes, il est soigné et interné.
Après une tentative d'évasion manquée, il est transféré au fort d'Ingolstadt, en Bavière, un camp de représailles destiné aux officiers remuants. Il y croise le futur général Georges Catroux, l'aviateur Roland Garros, le journaliste Rémy Roure, l'éditeur Berger-Levrault et le futur maréchal soviétique Mikhaïl Toukhatchevski. Un « lamentable exil », c'est en ces termes qu'il décrit à sa mère son sort de captif. Pour tromper l'ennui, de Gaulle organise pour ses compagnons de captivité des exposés magistraux sur l'état de la guerre en cours. Mais surtout, il tente de s'évader à cinq reprises, sans succès. Il est libéré après l'armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens le mois suivant. De ces deux ans et demi de captivité, il gardera un souvenir amer, estimant être un « revenant », un soldat inutile qui n'a servi à rien13. Il recevra, toutefois, à l'issue