De l'aventure entrepreneuriale à la dépression nerveuse
Alain Ehrenberg est un sociologue français directeur de recherche au CNRS, il s'est intéressé aux différents moyens d'induire un culte de la performance dans nos sociétés. Il a aussi été professeur de karaté(1). Nous allons nous pencher sur un extrait d'un des ses livres, le culte de la performance qui est paru en 1991. Cette période est consécutive au différentes crises tant pétrolières que bancaires des années 1970 durant laquelle l'état providence des 30 glorieuses est de moins en moins présent à cause des difficultés financières. Dans cet extrait l'auteur cherche à analyser l'apparition de nouvelles formes de sport, comme le sport-aventure. Tout d'abord il reconnaît que le vecteur principal de la culture de l’héroïsme est le sport, et il voit que le sport est de plus en plus présent partout, il n'a plus seulement lui dans le cadre d'un stade ou d'un gymnase, le sport-aventure mêle la juste inégalité du sport ''traditionnel'' et le coté imprévisible et risqué de l'aventure. Il explique que cette naissance est due à la fin de la politique assurantielle et la formation d'une citoyenneté au chacun doit se prendre en main car l'action publique n'est plus capable de le faire à cause des crises. C'est l'apparition d'un style de vie, un état d'esprit, le sport est ancré dans la quotidienneté, ce n'est plus juste l'activité physique. C'est un système où l'on se forme soit même, on est autonome dans sa formation. Par exemple lors d'un entretien d'embauche, de plus en plus souvent à qualification égale, les employeurs prendrons la personne ne souffrant pas de sur poids car ceci est signe d'entretien du corps et donc de volonté d'effort et d’abnégation. Donc le sport n'est plus seulement cantonné à la vie privée, cela peut être un moyen d'insertion professionnelle. Et le sport n'est plus vu comme un espace où les pratiquants sont totalement ignares et ne sont pas capable de discuter d'autres choses