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Le degré Zéro de l’écriture Roland Barthes
Le degré zéro de l'écriture, (dont le titre énigmatique s'éclaircira en fin d'exposé), a paru en 1953 C'est la réécriture, complétée par de nouveaux chapitres d'articles parus dans Combat.
Quel est le projet de Barthes ? p.12 :dans son introduction ,voici ce qu'il en dit: _"esquisser la liaison entre l'histoire du langage littéraire, histoire des signes de la littérature, histoire formelle donc, avec l'Histoire profonde". il s'agit d'établir la liaison entre l'histoire formelle de la littérature et l'Histoire. Cette perspective, cette notion de liaison représente plus qu'une position littéraire pour Barthes, mais un combat, qui de son propre aveu dans "Tel quel", nécessite une démonstration. "En tant que sujet d'un combat ou de ce que j'estimais tel, à savoir la démonstration de l'engagement politique et historique du langage littéraire, j'étais sûr de moi".
Les mots d'engagement politique ne sont pas à prendre à la légère, car ce que va démontrer Barthes dans DZE, c'est le caractère éthique, conscient ou inconscient de toute écriture.
Cette démonstration que Barthes formule en trois étapes dans son introduction ne présente pas la même rigueur formelle à l'intérieur du texte, lui-même divisé en deux parties. Aussi , pour la clarté de l'exposé, suivrons nous la démarche de Barthes, telle qu'il l'expose dans l'introduction .
1)"affirmer l'existence d'une réalité formelle indépendante de la langue et du style"
Dans Qu'est-ce que l'écriture ,p15 Barthes commence par définir, en les distinguant nettement dans sa démonstration, la langue, le style, et l'écriture.
A) La langue
"La langue est un corps de prescriptions et d'habitudes" _ cf Saussure sur l'arbitraire du signe, mais également Nietzsche, Blanchot.
"Elle n'est pas le lien d'un engagement social mais seulement un réflexe sans choix, la propriété indivise des hommes ; […] . C'est un objet social par définition, non par élection.