DES PRINCIPES DE L’ECONOMIE POLITIQUE ET DE L’IMPOT
David RICARDO (1772-1823)

Lorsqu'on 1817 paraît la première édition de cet ouvrage (Gamier-Flammarion, 1992, 508 p.), la Révolution industrielle a déjà largement transformé l'économie britannique. Préoccupé par la perspective de l'état stationnaire, qu'il juge être la voie inéluctable du capitalisme, David Ricardo ne paraît pas pressentir toutes les conséquences de l'industrialisation, notamment ses effets sur la croissance économique. Persuadé que l'étude de la répartition du revenu national constitue le problème central en économie politique, c'est par ce thème qu'il entame son ouvrage. Puis, au fil de chapitres nombreux et parfois confus, complétant ou réfutant les thèses de Smith et de Malthus, il promeut un libéralisme économique dont il perçoit quelques limites.

1. L'OBJET FONDAMENTAL DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE EST DE SPÉCIFIER LES LOIS QUI PRÉSIDENT À LA RÉPARTITION DES REVENUS

A - L'analyse de la répartition du revenu national repose sur une théorie de la valeur-travail

* Comme Adam Smith, Ricardo distingue valeur d'usage et valeur d'échange. La valeur d'usage d'un bien résulte de son utilité. Sa valeur d'échange traduit son « pouvoir d'acheter d'autres biens ». Le fondement de la valeur d'échange est le travail humain : « je considérerai que toutes les variations importantes qui interviennent dans la valeur relative des marchandises sont dues à la plus ou moins grande quantité de travail nécessaire, d'une période à une autre, pour les produire ». Si la fabrication d'une marchandise A requiert un nombre d'heures de travail double de celui exigé par la production d'une marchandise B, une unité de A s'échangera contre 2 unités de B.
La valeur-travail des marchandises s'établit sur la base des conditions de production les plus difficiles : « qu 'elles soient des produits de la manufacture, de la mine ou de la terre, toutes les marchandises ont une valeur d'échange qui est toujours déterminée non