Texte de Francais sur la déscription du tableau de William Turner: Pluie, vapeur, vitesse

Nous venions de laisser derrière nous la gare de Glascow. Le brouhaha des passagers, le sifflet de la machine et son avancée sur les rails créaient un terrible vacarme qui me brouillait l' esprit. La vitesse nous secouait, menaçant de renverser la mécanique à chaque nouveau virage qui surgissait de l 'épaisse fumée grisâtre, nous obligeant à nous tenir pour ne pas tomber à la renverse. La machine avalait de plus en plus de charbon pour maintenir sa terrifiante allure. La locomotive traçait sa route, dégageant de son simple passage les herbes humides aux alentours, éjectant la terre inondée, éclaboussant les bordures des rails telle une bête furieuse chassant sa proie malgré les intempéries. Je tirai longuement le sifflet, me cramponnant à lui de toutes mes forces pour me rassurer moi-même. Bien que le soleil osait se lever, ses rayons ne parvenaient pas transpercer cet épais rideau de brume et d'illusion. Passant la tête hors de la plateforme, seules les couleurs du paysage m' apparraissaient, laissant toutes formes nettes derrière nous. Ce paysage trempé et apocalyptique semblait se précipiter sous les wagons, aspiré par la vitesse du monstre. Je devais impérativement rentrer avant midi et la route était encore longue. Les mécaniques de la machine s'activaient de plus en plus vite et chaque rouage résonnait dans ma tête, tel une horloge éternelle qui comptait les secondes. L'air glacé qui s'écrasait contre mon visage me brulait et me piquait. Seuls les champs débordants me tenaient compagnie. La vapeur de la locomotive se fondait au ciel grisâtre qui brouillait l'horizon. Nous avancions vers l'inconnu. Cette étendue d'eau qui fuyait avec nous la tempête semblit s'agiter et déborder, sortant de son lit, montant les rives verdâtres et dégoulinantes, mélant boues et verdures. Le son du galop de la machine sur son chemin de fer faisait trembler la bête et vasciller mes