En pleine affaire Kerviel, un comptable de la Société générale aurait détourné plus d'un million et demi d'euros des caisses de la banque. Exactement 1647616 € d'après l'enquête de la police judiciaire, qui vaudront prochainement à Alain N. un procès pour « abus de confiance » devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine). Le comptable aurait falsifié de vraies factures en remplaçant le nom du véritable créancier par celui d'un complice. Les fonds arrivaient alors sur le compte de ce comparse, en Côte d'Ivoire, pays natal du salarié indélicat. Embauché en janvier 2008 à la Société générale Asset Management (SGAM), filiale de la banque, il débloque immédiatement un premier virement frauduleux. Vingt-deux mille euros détournés la veille de la révélation de « l'affaire Kerviel », le trader qui a fait perdre 5 Mds€ à la banque. Et il enchaîne jusqu'à l'été 2009, à coups de virements de 11 000 €, 8000 €, 42 000 €. En septembre, la direction repère les malversations. Alain est convoqué, reconnaît avoir détourné 100 000 € et s'engage à les rembourser. Mais pour la banque, ce sont au moins 600 000 € qui ont disparu. Elle dépose plainte au parquet de Nanterre le 12 octobre. A ce stade, le montant des virements opérés est évalué à 600000 €. Confiée à la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), l'enquête policière démarre alors. Mais parallèlement, la Société générale lance une procédure civile pour obtenir le remboursement des sommes englouties en Côte d'Ivoire, notamment par des proches du comptable. Voyant en leur ami ou cousin un « grand trader » d'après un proche du dossier, ceux-ci seraient entrés dans la combine pour « lui rendre service ». Procédures de contrôle défaillantes D'audits en vérifications, la banque recense les virements suspects jusqu'à réclamer, le 27 septembre 2010 dans un document adressé au tribunal de grande instance de Nanterre, le remboursement de 921000 € versés aux complices du comptable. Et pas moins de 478 M€