DIETETIQUE ET MICRONUTRITION DES SPORTS D’ENDURANCE. « La profession de nutritionniste du sport a consisté pour l’essentiel, ces dernières années, à trouver les meilleurs moyens de gaver les athlètes avec des glucides », exprimait récemment le physiologiste Sud-Africain Tim Noakes (29). Il est certain que des considérations diététiques en rapport avec les aspects purement énergétiques ont souvent pris le pas sur toute autre question. De plus, les stratégies proposées sont souvent des protocoles systématiques indifférenciant les individus pratiquant les disciplines concernées. Or, une approche pertinente des besoins réels d’un individu qui pratique les sports d’endurance doit intégrer davantage d’éléments et se positionner plus résolument dans une logique de santé. 1°) LE MYTHE DES « SUPER » GLUCIDES : Beaucoup de travaux consacrés à la nutrition du sportif commencent souvent par ce genre de phrases : « A l’effort, les muscles utilisent un mélange, en proportions variables, de glucides et de lipides, et la ration du sportif doit assurer l’apport de ces carburants » (16). Cette façon d’exposer les choses dresse en soi les limites de la stratégie, puisque finalement seuls sont considérés les aspects alimentaires permettant d’optimiser les apports non pas de l’individu, mais de ses muscles, de surcroît sous le seul aspect quantitatif, en supposant que des muscles parfaitement alimentés, notamment sur le plan énergétique, sont le critère essentiel de la performance. Ceci est évidemment très réducteur. Tous les systèmes sont sollicités en cours d’effort et produisent des adaptations en réponse à l’entraînement, et c’est l’optimisation des apports assurant la parfaite satisfaction de l’ensemble des besoins qui doit être recherchée. De ce point de vue, il ne s’agit pas de remettre en cause la validité des études soulignant que les rations hyperglucidiques permettent de saturer le glycogène musculaire, mais d’élargir l’angle sous lequel on considère les besoins