mbre de fois au cours de cette scène. Cette anaphore apparaît bien neuf fois dans l’ensemble de ses tirades. Cet usage volontairement abusif de l’appellation est ironique mais témoigne également de son ancien statut. « Madame, se tait, Madame parle (…) » l.34. Il ne faut pas non plus omettre le vouvoiement qui cache un mépris bien profond de Cleanthis pour Euphrosine aux lignes 70-71 par exemple « vous souvenez-vous d’un soir (…) » et ceci tout au long de son discours. L’oratrice alimente également son discours de témoignage sur ses services en tant qu’esclave. L’impératif de la ligne 44 témoigne très bien de cette ancienne relation de pouvoir entre les deux personnages, c’était Euphrosine qui auparavant donnait les ordres « (…) qu’on m’habille ! » Ou encore aux lignes 52-53 ou le pronom « on » désigne Cleanthis : « (…) voilà qui est fini, il faut envelopper ce visage la, nous n’aurons que du néglige. ». Toutes les paroles du discours de l’ancienne esclave se focalisent sur les faits et gestes quotidiens de « Madame » qu’elle a pu observer au cours de ses longues années de services. Cleant

Cleanthis imite sa maitresse elle même en train de jouer un rôle en bonne société. Cette mise en abime est subtile et très caractéristique de ce portrait qui dénonce l’hypocrisie d’Euphrosine. Le sens cache de ce dialogue ne se résume a une simple rivalité entre une maitresse et sa servante mais plutôt a une critique de la noblesse. Cleanthis représente ici le camp des serviteurs et Euphrosyne celui des maitres dans une position de faiblesse. Euphrosine est certes vaniteuse et coquette mais elle l’est du fait de sa caste et surtout de la couche sociale a laquelle elle appartient. Dans la tirade de Cleanthis de la l.42 a 47 : celle-ci propose une métaphore qui résume parfaitement la superficialité de la cour.

Dans cette seconde partie de notre analyse nous avons pu aborder cette critique sociale qu’a érige Marivaux dans sa pièce l’Ile des esclaves grâce a son personnage