Dissertation de français : pensez-vous que les poètes doivent en faire de la mort un sujet essentiel de leurs textes ?
Généralement la littérature tente de refléter tous les aspects de la vie. Cependant, la poésie s’intéresse très fréquemment à la mort.
En effet, la fin de toute existence offre aux poètes l’occasion d’exprimer leurs conceptions du monde, de l’amour et surtout de peindre la fragilité de nos êtres. Ronsard affirme, par exemple que « la mort guide nos pas ». Est-ce à dire que les poètes ne puissent s’affranchir de ce motif lyrique ? Ne peuvent-ils devenir les chantres du dynamisme, de l’énergie ?
Après avoir vu que le trépas est effectivement un motif poétique essentiel, nous nous interrogerons sur les raisons de son attrait pour les écrivains et les lecteurs avant de montrer qu’il s’agit, en fait, de l’une de nos principales préoccupations.
1. La mort est, en effet, un thème très représenté en poésie…
La mort, parce qu’elle constitue un point essentiel de l’existence humaine, est l’un des thèmes littéraires les plus développées.
a. Parce qu’elle est connue et crainte de tous
La mort est partout présente, dès le berceau. Qui n’a pas peur d’un décès prématuré de son enfant, disparaissant, tué par des soldats comme le petit garçon dont Hugo évoque la mémoire dans « Souvenir de la nuit du 4 », ou dans un accident comme la fille du poète des Contemplations ? Qui ne redoute de perdre sa mère comme Cosette dont le destin bascule après le décès de Fantine dans les Misérables ? Qui n’a jamais craint de voir disparaître celle qu’il aime, comme Eluard dans Le temps déborde ?
b. Parce qu’elle est omniprésente
Impossible, pour un poète, de vouloir « imiter » la réalité sans parler de la mort. Elle est sans cesse présente pour les vieillards, ce dont Ronsard ou Char se font l’écho, pour les enfants ; Hugo se lamente dans Les Contemplations après la noyade de sa fille Léopoldine ; pour les êtres aimés, Tristan l’Hermite évoque le tombeau de celle qu’il a aimée… Elle touche sans distinction toutes les époques : de Ronsard aux rappeurs contemporains, elle