En vous appuyant sur des exemples précis, vous commenterez ces propos d’Eugène Ionesco : « Il faut aller au théâtre comme on va à un match de football, de boxe, de tennis. Le match nous donne en effet l’idée la plus exacte de ce qu’est le théâtre à l’état pur : antagonismes en présence, oppositions dynamiques, heurts sans raison de volontés contraires. » Notes et contre-notes, Gallimard, 1962. Pour la compréhension littérale du sujet. « Il faut aller au théâtre comme on va un match de football, de boxe de tennis ». Evidemment, la citation repose sur l’analogie provocante que Ionesco établit entre le sport et le théâtre. Le match (de tennis, de boxe de football) récuse l’idée de culture véhiculée par le théâtre. Il ne faut pas aller au théâtre comme on va … au théâtre. Il y a là quelque chose qui semble aller dans le sens d’un spectacle « populaire », mais la suite de la citation ne confirme pas cette idée : la provocation porte surtout sur le refus du caractère mimétique de la représentation théâtrale. Il ne fallait pas s’en tenir à la comparaison : l’étudier pour elle-même, indépendamment des éléments par lesquels elle se justifie ensuite, risquait de conduire à ajouter au propos des éléments qui ne sont pas directement impliqués. « Il faut aller » implique l’idée que le théâtre est surtout (exclusivement ?) le lieu d’un spectacle (on se déplace, on y va, il ne vient pas à nous), ce qui s’oppose à seule la lecture. La comparaison avec le sport renforce cet aspect du sujet : il en va de la nécessité d’une mise en présence d’un public et d’une scène, de la confrontation d’un spectateur avec un spectacle vivant. Mais là aussi, les éléments apportés par la suite précisent considérablement cette donnée : ce n’est pas un sujet qui porte absolument et uniquement, ni même essentiellement, sur l’opposition entre la lecture et le spectacle (lire et voir le théâtre). La première phrase implique directement le spectateur. Mais l’ensemble du propos