Le désir, du latin desiderae (l’astre manquant) est un manque, une absence que l’on veut combler. Il est la quête de l’objet d’une possible satisfaction, qui dépend alors de ce que chacun peut se représenter comme bien ou mal et de ce que chacun peut voir comme possible source de plaisir. La réalité, elle, est l’ensemble des choses réelles et existantes pour l’individu, ce à quoi il peut accéder. En se penchant sur la question « Le désir peut-il se satisfaire de la réalité ? », on suppose alors tout d’abord que le désir, de fait, a la capacité de se satisfaire de quelque chose. Mais si le désir se satisfaisait, ne disparaitrait-il pas ? Le désir n’a-t-il pas vocation à se recréer sans cesse et à être un horizon qui recule sans jamais être atteint ? Après avoir vu que la réalité peut satisfaire des désirs, nous démontrerons qu’elle ne peut pas combler le désir. Enfin, nous montrerons que la réalité peut nous donner satisfaction si l’on a la capacité de contrôler ses désirs.
I – Le désir peut être ponctuellement satisfait
Si le besoin désigne ce qui est communément nécessaire au niveau physiologique chez toute espèce, le désir - par distinction, en plus d’être propre et même essentiel à l’homme, est différent chez tout individu et à tout moment. Le désir dépasse le besoin mais peut pourtant parfois être nécessaire. On peut prendre l’exemple de l’obésité : l’individu désire tout le temps se nourrir et ne peut se défaire de ce désir qui est alors nécessaire ; pourtant, il dépasse son simple besoin nutritionnel. On peut alors, comme le fait Epicure, classifier les désirs : naturels ou non, nécessaires ou pas. Celui-ci nous dit ainsi qu’on peut accéder aux désirs naturels ou nécessaires si cette possibilité s’offre à nous, mais que les désirs qui apporteront le plus souvent la satisfaction et la sérénité sont les désirs naturels et nécessaires. En effet, parmi ceux-ci, le bonheur, le repos ou encore le bien-être du corps pourront trouver satisfaction dans la réalité