Dissertation littéraire
Cette phrase, émise par Milan Kundera, démontre sans ancun doute la réflexion de l’art du roman. Au XVIIIème siècle, les romans ne parlaient que d’amour, finissaient par une fin heureuse et le bien l’emportait toujours. Pour Diderot, cette invraissemblance devient insupportable. Alors ce dernier, d’après son livre Jacques le fataliste et son maître, montre une nouvelle façon d’écrire, tout en gardant la vraissemblance du récit. De plus, il s’amuse avec le lecteur, une nouveauté dans l’esthétique des romans. La littérature ébranle nos certitudes et nos affirmations, pour laisser place à l’indétermination et à une vérité supposé par l’auteur. L’écrivain s’amuse et se joue des règles , il ne cesse de découvrir et de faire découvrir au lecteur le fil de l’histoire. Le philosophe affirme les certitudes et les vérités du monde, mais le romancier nous fait découvrir une portion inconnue de l’existence humaine et nous plonge dans son histoire en utilisant de multiples vérités relatives.
Le thème de l’indétermination se trouve tout au long du livre de Diderot. Dès l’incipit, ce thème apparaît en laissant le lecteur perplexe : « Comment s’étaient-ils rencontrés ? […] Comment s’appellaient-ils ? […] D’où venaient-ils ? […] » (p.35). Ces énoncés dénotatifs à valeur indéterminé donnent au lecteur une envie d’en savoir plus, d’émettre des hypothèses sur Jacques et son maître et d’établir une vérité absolu à partir d’un thème qui est l’indétermination. Avant de répondre à ces premières questions, l’auteur va mettre en scène Jacques et son maître en découvrant de nouveaux personnages, de nouvelles histoires, des actions paradoxales, comme si le lecteur lisait un roman piccaresque : « Et puisque Jacques et son maître ne sont bons qu’ensemble et ne valent rien séparés non plus que Don