Pour écrire Gargantua, Rabelais se serait inspiré d'un légende celtique : celle de Gargan, grand mangeur, coureur de jupon, bagarreur, un peu benêt mais au grand cœur et qui mena une vie d'errance. Gar voulant dire pierre et gan géante, Rabelais aurait rajouté (tua) qui voudrait dire Homme. Le titre complet de l'œuvre est « La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel »..
Dans le prologue, Rabelais s'adresse au lecteur pour lui signifier, de façon imagée, qu'il ne faut pas se fier à l'aspect extérieur du livre, et lui recommande de le lire attentivement car il révèle une pensée sérieuse au-delà des plaisanteries. Mais dans quelle mesure cette œuvre rabelaisienne est elle une œuvre humaniste ? Rabelais délivre dans plus de cinquante chapitres, sa vision de la vie.
Il s'y trouve exposées une sagesse complexe où il faut « rompre l'os et sucer la substantifique moelle », mais aussi des règles de vie et d'hygiène. Rabelais décrit l'utopie qu'est Thélème, une « école de l'existence idéale ». Cependant, il reste toujours acerbe envers les Théologiens et les « Sorbonnards », ce qui démontre son souci de refonder une spiritualité, qu'on caractérisera comme humaniste.

Une citation de Gargantua qui pourrait résumer sa philosophie de l'éducation serait : « un esprit sain dans un corps sain » (mens sanis in corpore sanum). En effet, Rabelais, fait l'apologie de la vie dans Gargantua. Il y raconte le nouvel art de vivre du XVIème siècle, où l'humanisme insuffle petit à petit de nouvelles coutumes au peuple, mais aussi une nouvelle conception de l'Homme. Ce dernier serait un être épanoui, heureux, comblé, et non plus maudit par le péché originel. Ce bien être passe par une érudition de l'Homme, « un esprit sain » caractérisé par une intelligence éveillée. Dans cette optique, le principe de base de cette théorie est que l'Homme est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées. Cette érudition est donnée par un apprentissage complet de