LLEE DEVOIRDEVOIR ETET LELE BONHEURBONHEUR
C'est une relation complexe et évolutive que les intellectuels entretiennent avec la notion de bonheur. Qu'est-ce que le bonheur ? Il est frappant de constater à quel point il est difficile à définir pour les philosophes qui aiment les classifications nettes et tranchées.
Lisons Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs :
« ...par malheur, le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver …afficher plus de contenu…

Or il est impossible qu'un être fini, si clairvoyant et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissances et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d'une manière d'autant plus terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables, ou bien que charger de plus de besoins encore ses …afficher plus de contenu…

»
Ce qui apparaît clairement à propos du bonheur, c'est qu'une part nous revient et qu'une part nous est imposée par la vie : voilà pourquoi les maximes de la prudence ne peuvent, selon Kant, que donner des conseils. La part qui nous revient, c'est la prudence qui nous la donne (prudence : mot connoté de façon telle qu'il contient l'idée d'une
1forme de réticence à la vie, un côté timoré, qui est incompatible avec la notion de bonheur.
Il faut donc comprendre la sagesse).
Le bonheur n'est pas qu'affaire de sagesse et de vertu. Il est aussi affaire de chance.
Une part m'échappe qui est en dehors de toute maîtrise possible. L'étymologie du mot bonheur a cette signification : le « bonheur », c'est en effet, l'heure qui est bonne, qui