Dissertations
Composition : L’espace est dans la plus pure tradition illusionniste, le dessin en est inscrit au sol dans la partie visible du dallage, ponctué par les colonnades et continué au delà par une vue en ligne de fuite qui s’achève sur un ciel serein derrière la statue du Général Germanicus. Celui-ci est nu dans une pose élégante il semble représenter les canons de la Beauté et de la vertu face à cette scène d’orgie désordonnée et ivre, la symétrie de l’ordre est rompue par ce chahut. Brutus, César figés dans la pierre ne sont plus que des effigies sans résonance pour cette population préoccupée par de toutes autres choses que le service de l’état et l’héroïsme guerrier. A cette symétrie donc s’oppose deux diagonales formant un grand V, à l’angle très ouvert qui suit d’un côté la ligne de la lumière sur la colonne et aboutit à l’embouchure de l’urne renversée, l’autre remonte de cette même Urne passe part le cratère brandi et aboutit à la main dressée de Brutus. C’est une autre symétrie qui s’applique sur la précédente, annulant la perspective donc, dérangeant l’ordre immuable de l’espace non en le détruisant mais seulement en le dissimulant. Cette masse de corps qui occupe la partie centrale du tableau a la forme d’une vasque telle que celle que tient celui qui joue le rôle du dieu Dionysos et qui nargue la statue de Germanicus.
Personnages : La mise en scène du tableau n'est pas sans rappeler Raphaël. Au centre se trouvent les protagonistes de la décadence romaine, marqués par leur épuisement (certains dansent encore) et leur ébriété (un homme se faisant évacuer sur la gauche du tableau alors qu'un autre, coupe à la main, provoque un dieu). On remarque notamment au premier plan trois personnages (un jeune garçon assis sur la gauche du tableau et deux hommes sur la droite) qui ne participent pas à l'orgie et semblent la désapprouver. La scène est entourée de sculptures de dieux antiques qui, eux aussi, condamnent cette débauche. La décadence est ainsi