dom juan
Selon la thèse d’Antoine Adam dans Histoire de la littérature au XVIIème siècle, la pièce DomJuan s’inscrit tout à fait dans le genre de la farce gaie et bouffonne, de l’arlequinade innocente lors des deux premiers actes, puis s’assombrit avec la progression de l’intrigue, se teinted’inquiétant, d’une atmosphère dangereuse, de tragique. La farce se transforme en ironie de plus en plus sèche, le rire en grincement… pour finalement s’achever gravement avec la mort du héros. Cette gradation quifait passer la pièce du comique au drame, ce changement de registre au profit du sérieux fait presque oublier la dimension comique de l’œuvre, rappelée au spectateur par le bouffon Sganarelle, luifaisant ainsi comprendre que tout cela n’est qu’une parodie. Le divertissement ne serait donc pas le but premier de Molière avec Dom Juan. La farce est très présente au début de la pièce, pour êtrefinalement mise de côté, pratiquement oubliée à la fin. Ainsi pour Antoine Adam, Dom Juan est une parodie une imitation caricaturale et exagérée, qui transposerait le sujet de la pièce sur un mode comique.Le rire serait donc grotesque et secondaire.
On peut alors se demander, dans quelle mesure le cheminement de la pièce depuis la farce innocente jusqu’à la « comédie sérieuse » peut-elle amenerle spectateur à ne retenir que son aspect inquiétant plutôt que son aspect comique. Ainsi, nous pouvons tout d’abord constater que Dom Juan est une pièce plutôt inquiétante, possédant un fond grave etsombre teinté de bouffonnerie, comme le soutient Antoine Adam. Par la suite, nous nuancerons cette analyse en observant que la farce et le rire restent présents tout au long de la pièce et sont... [à