Droit au mensonge
À travers sa définition du mensonge, Kant met en avant le clivage existant entre le droit humain et la morale. À la question : « Le mensonge doit-il faire partie des droits humains ? »,
On peut se demander ce qu’on entend par droit humain dans cette citation et surtout quels sont les fondements de ce droit, autant idéalement que dans les faits ? En parlant de devoir (du mensonge de faire partie des droits humains), la notion de morale est suggérée. Si la morale sert de base au droit humain sur quoi celle-ci est fondée ? La morale juge-t-elle le mensonge comme bon ?
Pour commencer, Platon met en avant une différence entre le mensonge à but individuel et le mensonge à but collectif. Il affirme que le mensonge égoïste ne peut qu’être un mal alors que le mensonge servant l’intérêt de l’Etat est justifié. Or, seuls les gouvernants peuvent, selon Platon, falsifier la vérité car ils ont la connaissance leur permettant d’opter pour un choix rationnel. Les « particuliers incompétents » (Platon, La République) ne doivent pas mentir, car ils sont ignorants. L’Etat est la seule instance pouvant usé de cette pratique. De plus, selon Platon, les gouvernements devraient être constitués de philosophes sages ; ce qui nous fait remarquer que dans son modèle de société Platon s’octroie le droit au mensonge.
Pour Kant, le mensonge même servant la collectivité est un mal. Considérant la raison comme inconditionnée, il prône le principe de d’impératif catégorique. C’est-à-dire que le principe moral derrière chacune de nos actions doit être élevé à l’humanité entière, à l’universalité. C’est le seul moyen pour que la morale se base sur la raison et pas sur les circonstances. Si l’on soumet le mensonge au