Du contrat social - rousseau
Qu'est-ce qui, dans le Contrat social de Rousseau, peut-être interprété comme un appel à la révolution?
Au XVIIIe siècle, alors que le tiers état se voit surtaxé pour pallier aux dépenses du roi et que les nobles réclament de plus en plus de privilèges, la question de la pertinence d'une monarchie absolue germe tranquillement dans les esprits. De bien des façons, des gens révolutionnaires répandent leurs idées nouvelles, motivant secrètement le peuple à faire valoir ses droits. Parmi ces protagonistes, on trouve Jean-Jacques Rousseau, qui a l'audace de dénoncer l'injustice qui règne sur la France. Il ne se contente pas seulement de la critiquer, mais suggère aussi des solutions pour l'ératiquer. Publié à l'aube de la Révolution française (1762), Du contrat social fait l'étalage des défauts de la monarchie absolue et simule un système politique qui serait juste et avantageux pour tous. Tantôt clairement, tantôt de façon subtile, mais toujours sous une apparance objective, il donne une piste de réflexion qui aboutit invariablement au constat de l'absurdité d'une monarchie absolue. Rousseau n’envisage pas qu’une société alternative, améliorée, mais radicalement autre. Il appelle à la révolution puisqu'il conteste l'ordre établi en exposant l'état d'aliénation des français de façon provocatrice (tout en proposant un système politique révolutionnaire), en affichant son mépris criant envers la monarchie et en tenant ouvertement des propos antichristianiques.
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La France aliénée
Selon Rousseau, le peuple s'aliène lorsque les intérêts personnels de certains prennent le dessus sur les intérêts communs à tous. Il en résulte un retour à l'état de nature, qui n'est pas souhaitable, puisqu'il offre moins d'avantages que le pacte social qui tend au bien commun. En sacrifiant sa liberté naturelle pour choisir la liberté civile, l'homme s'unit au corps social, et peut se sentir tout aussi libre qu'à l'état de nature. Il gagne de nouveaux avantages: