Du symbolisme au réalisme
Introduction : Du symbolisme au surréalisme
Bibliographie : Marcel Raymond, De Baudelaire au Surréalisme
1 –Les précurseurs de la poésie moderne ; Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud et le symbolisme 1.1. Baudelaire
1.1.1. La modernité
On a coutume de considérer que la poésie moderne, et partant, toute la modernité commence avec Baudelaire et avec Les Fleurs du mal. A la fin du poème Le Voyage, ces vers sont comme une revendication d’un art poétique :
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau.
Le culte du nouveau est un des symptômes de la modernité : on considère généralement que cette modernité, qui procède de Baudelaire perdure pendant une grande partie du 20ème siècle soit après la seconde guerre mondiale aux USA ; soit en France jusque dans les années 70 ; alors on parle de « post-modernité » : cela dans tous les arts, en peinture, architecture comme en littérature. L’importance fondatrice de Baudelaire tient à plusieurs facteurs : 1.1.2. le sens qu’il avait du symbole ; il y a chez lui une conception hiéroglyphique du monde, où tout est à déchiffrer, une « forêt de symboles ». Pour lui, la réalité extérieure, matérielle, directement perceptible n’existe pas seulement par elle-même ni pour elle-même, mais est un réservoir de symboles, d’analogies qui sollicitent l’imagination : « Tout l’univers visible n’est qu’un magasin d’images et de signes ». Cette conception vient de l’occultisme ; et chez lui s’appuie sur les fameuses « correspondances », exprimées dans le poème des Fleurs du mal qui porte ce même nom :
Baudelaire Correspondances La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme