Débat autour de la liberté d'enseignement au xixème siècle
Les débats autour de la liberté d’enseignement au XIXème siècle
A la fin du XVIIIème siècle français, la révolution refonde complètement le rapport entre l’Eglise et l’Etat. Celui-ci ne trouve plus sa légitimité dans la religion. L’éducation n’échappe pas à ces bouleversements, elle devient un enjeu pour la stabilité de l’Etat. Ainsi la Constitution de l’An I précise dans sa déclaration des droits que la société doit « mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens » pour permettre « les progrès de la raison publique » contre l’obscurantisme. Mais l’Eglise est peu disposée à renoncer à sa mission multi séculaire d’éducatrice (depuis le baptême de Clovis) en tant qu’institution chargée de transmettre la révélation. Par conséquent, une fois les premiers temps de la révolution passé, s’installe un débat sur la place de l’Etat et de l’Eglise dans l’instruction, qui oppose partisans d’un monopole étatique aux adeptes d’une liberté d’enseignement autorisant les écoles privées religieuses. Ce débat structure le XIXème siècle, les lois scolaires de la troisième République le tranche en partie, mais il ressurgit par moments au long du XXème.
I. Contre le monopole de l’Etat, l’Eglise résiste et met en place ses arguments
a. Origines de la question de la liberté de l’enseignement
Avec la révolution française, afin de former de bons citoyens, et pour lutter contre les corps intermédiaires l’Etat se dote du monopole de l’éducation. Le concordat de 1801 qui place « la religion dans l’Etat et non l’Etat dans la religion » (G. Cholvy) renforce l’emprise que ce dernier exerce sur l’Eglise. Napoléon réaffirme l’ambition de l’Etat dans le domaine de l’éducation en déclarant que cette dernière doit permettre « qu’une génération toute entière soit jetée dans le même moule ».
En 1808, l’Université Impériale est créée, et elle fait de l’enseignement supérieur et secondaire un monopole théorique de l’Etat,